dimanche 8 avril 2007

Bon, on y va...

Du mois de mai à la fin septembre, toutes les semaines, nous partons pour des journées pique nique dans des endroits aussi diversifiés qu’incongrus. C’est ainsi, qu’en raison d’un orage ou au contraire d’une chaleur écrasante, il nous est arrivé de déjeuner dans un lavoir ou dans une grange assis sur les fourches d’un tracteur. Il ne serait question d’aller dans une autre institution pour se réfugier, la directrice ne le veut pas et je partage pleinement son point de vue. Pourquoi quitter un maison de retraite pour en trouver une autre ?Les pique niques sont un grand moment, toujours joyeux et bon enfant, et surtout il faut l’avouer délicieux. D’ailleurs mes pensionnaires dévorent littéralement alors qu’à la maison de retraite certains se contentent de picorer. Aujourd’hui, est un autre jour, nous avons été invités dans un établissement de la région pour la journée. Un vent de contestation, voire de mutinerie souffle dans les rangs, lorsque j’annonce le programme. J’essaie tant bien que mal de motiver mes troupes Je me fais l’impression d’être le papa qui motive ses gamins pour venir manger chez tata Jeannine…………………Après une bonne heure de route, nous arrivons enfin………L’établissement est bien conçu relativement neuf et l’accueil est chaleureux. Les résidents descendent du mini bus en râlant un peu, mais bon comme on dit chez nous ça va le faire……Nous arrivons dans une salle de restaurant où se trouve déjà au moins 5 autre établissements. Je vois des sourcils se froncer et des visages se fermer dans mes rangs et quand l’animatrice de la maison de retraite vient me voir en demandant de dispatcher tout mon monde à différentes tables afin de d’inciter des rencontres entre résidents, j’ai carrément le droit au mini scandale. Je promet a tout le monde qu’on mange et qu’après on ira se promener ailleurs J’ai concédé d’aller manger à la table de Madame ALLIER, au lieu de manger avec les encadrants des autres établissements si elle arrêtait de faire la tête. A la fin du repas, nous sommes invités à suivre nos hôtes pour une visite guidée des lieux .Tout mon petit monde est déjà derrière moi, manteau sur le dos en train de trépigner. et en entendant l’annonce faite, J’ai le droit à un concert de soufflements. Tous les établissements suivent à la queue leu leu et s’arrêtent dans chaque salle où chacun est invité à partager une activité en commun, tous euh….non sauf les miens qui se serrent à moi et me tape dans le dos en me priant de partir et en me rappelant ma promesse d’une balade entre nous. Moi de mon côté je suis coincé entre un minimum de diplomatie et les desiderata des résidents .C’est ce que je tente de leur expliquer, on peut quand même pas partir comme des sauvages même si moi aussi je filerai bien à l’anglaise. Madame Garnier qui n’est jamais en reste d’une entourloupe trouve la solution : « j’ai qu’à faire croire que j’ai un malaise, à cause de la chaleur et que du coup on doit rentrer »C’est ainsi que quelques secondes plus tard , je suis entrain de m’excuser auprès de nos hôtes, en regrettant très sincèrement de devoir partir mais en raison de l’état de Madame Garnier, il serait plus sage de rentrer. Une fois dans le camion, ma fausse malade mais ma vraie actrice et ses complices me font savoir qu’ils veulent aller manger une crêpe au pied d’un château à 50 kilomètres.

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