samedi 3 mai 2008
L’ange blond.
Suzy Solidor est née à Saint Servan (commune disparue et devenue aujourd’hui un quartier de Saint Malo) le 18 décembre 1900 des fruits d’une étreinte du Baron Surcouf député d’Ille et Vilaine, descendant du célèbre Corsaire et d’une femme de chambre du manoir familial.
Elevée seule par sa mère, l’enfant devient adolescente et travaille dans une biscuiterie Malouine. La jeune fille a une passion qui est ….la mécanique.
En 1917, elle est l’une des premières femmes à obtenir son permis de conduire. Elle devient grâce à son tempérament de feu, ambulancière puis rapidement chauffeur pour officiers sur le front.
La fin des hostilités marque le départ de la jeune femme de sa Bretagne natale vers la vie parisienne.
Des ami(e) s lui donne l’adresse d’une célèbre antiquaire Yvonne de Bremond d’Ars.
Figure haute du Paris lesbien, son allure masculine séduit en clin d’œil notre petite bretonne.
En 10 ans, elle est devenue modèle pour des peintres tels que Van Dongen, Domergue……
C’est justement, Van Dongen qui a l’occasion d’une de ses fêtes lui demande de chanter.
L’assistance tombe sous le charme de Suzy devenue garçonne : la blondeur de ses cheveux n'a pas d'égale et le galbe de ses formes ne laisse personne indifférent. Cocteau dira d’elle que sa voix sort du sexe.
La famille Surcouf, lui interdisant de porter son nom, Suzy opte pour Solidor , nom d’une tour du port de St Servan..
En 1930, Suzy et Yvonne se séparent.
Elle va connaître, alors des amours tumultueux avec Yvette Guilbert célèbre diseuse et Marguerite Carré grande Soprano de l’Opéra-comique.
En 1932, elle ouvre un cabaret restaurant qui reçoit les intellectuels de la capitale.
Affichant, ouvertement son homosexualité, elle prend part au tour de chant en décriant son amour pour le beau sexe.
Très vite, le succès et immédiat et les plus prestigieuses salles parisiennes s’ouvrent à elle.
Son amour des femmes ne lui n’interdira pas d’entretenir une relation passionnée avec Mermoz qui ne prendre fin qu’à la mort de celui-ci, d’ailleurs elle portera une broche en forme de cœur offerte par l’aviateur jusqu'à son dernier jour.
La deuxième guerre mondiale porte un coup souvent fatal aux salles de spectacles et cabarets.
Ce qui n’est pas le cas pour Suzy Solidor qui connaît un vif succès auprès de l’occupant.
Succès qui lui vaudra procès lors de l’épuration et un exil vers l’étranger.
C’est vers les pays du Maghreb et New York qu’elle se tournera et charmera tout un public.
De retour en France en 1954, elle ouvre un nouvel établissement qui séduit de nouveau le tout Paris. Son dernier album sort en 1959 et se nomme Lesbos.
Retirée de la vie publique en 1960, elle s’installe à Cagnes sur Mer où elle donnera des fêtes qui resteront longtemps célèbres.
Cependant, l’odeur des planches de la scène lui manquant, elle donnera encore quelques spectacles jusqu’en 1966, date à laquelle, elle se tournera vers les Antiquités (héritage de son amour pour Yvonne).
En 1983, Suzy Solidor s’éteindra, laissant le souvenir d’une femme à l’incroyable destin qu’elle a décidé d’assumer et qui aujourd’hui peut encore nous servir de leçon.
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3 commentaires:
Le nom est célèbre mais je ne connaissais pas son histoire complète... J'imagine que Suzy Solidor a dû bien connaitre Colette, la marquise de Morny ( Missy ) etc et beaucoup d'autres célébrités et figures intellectuelles de l'époque....
merci pour ce nouveau départ...en fanfare si je puis dire.
Laurent
Est-ce à elle que l'on doit cette tour à l'entrée de St Servan ?
mec/ non c'est ellequi pris le nom de la tour
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